Au lieu de maugréer sur feu l’avant-garde gay, allez faire un tour au festival Jerk Off ! En quatre jours, ce tout petit et tout nouveau festival propose un panorama d’artistes gay et lesbiens pop, rock, funk, electro en 3 plateaux et une exposition d’oeuvres bien senties sentant la culotte et les sous tifs.
Inaugurant le cycle, la soirée du jeudi 26 juin au Nouveau Casino présente un plateau alliant énergie post punk, funk et electro avec Laurent et Lewis, Nad Mika, Snax, Cosmobrown et Justus Köhncke. C’est la représentante du « sexe faible » qui est la plus énervée avec une musique punk teintée électro. Elle lancera peut être quelques anathèmes dans la langue de Goethe à la tête de la fine fleur sensible parisienne. Quant aux garçons, ça donne dans la douceur de la deep house avec Laurent et Lewis, un duo franco brésilien vivant à Amsterdam et qui sort un nouvel album, avec Cosmobrown, dont les lives pop funk sont de grande qualité (il a eu une résidence d’un mois à la Flèche d’Or l’année dernière !), et avec Justus Köhncke, artiste électo du label Kompakt qui assurera la fin de la party avec classe, disco et electro minimale. J’assurerai avec DJ Rion des Popingays les interludes entre les passages des artistes. On devra marier la carpe et le lapin, mais ça nous connaît.
La soirée de vendredi est consacrée à l’expo du festival à la galerie Caractère, où devait performer mon acolyte La Bourrette, habituée du cabaret de Patrick Vidal et feu les Lectures, mais ce sera pour une autre fois.
Samedi soir, c’est clubbing à la Bellevilloise après la Marche des Fiertés. Certains seront peut être fatigués, d’autres se réveilleront de la veille, mais tout le monde appréciera le mélange electro et progressive avec Dactylo, Tobias Thomas et Nicolas Nucci. Ce sera un test pour voir si les genres (de clubbers gays) se mélangent.
Dimanche, Jerk Off termine le cycle par un apéro en musique au 25° Est, bar musical et restaurant de la place Stalingrad avec un programme de sélecteurs amis : Pierre & Yves, Patrick Thévenin, Popingays et autres.
Cette initiative est le fait de Stéphane Viard, qui s’est engagé dans un projet imaginé à la base avec Patrick Thévenin, avec le concours de Bruno Peguy, the guy en charge des soirées Eyes Need Sugar, et de David Biblio, l’heureux co directeur du Festival Gay et Lesbien de Cinéma de Paris.
Il est à espérer que cette initiative connaisse une suite, il a fallu déjà déployer une énergie folle (le terme est adéquat) pour accoucher de ce programme.