Dans la Techno, on est rôdés à se faire bien canardés par l’Humanité, qui nous avait traité de « néo nazis » lors de la fête des 20 ans de Libération en juin 1993. C’est donc une haine de leur part ancienne et tenace, c’est comme un virus qui réussit à se fossiliser pour renaître après le dégel…
Texte envoyé à Pierre Laurent, directeur de la rédaction de l’Humanité:
Monsieur le Directeur de la Rédaction,
En choisissant comme chapeau la « technoparade pue le fric » à votre article sur la Techno Parade (en deux mots), l’association Technopol, organisatrice de la Techno Parade, tient à vous faire remarquer qu’un jugement hâtif et non fondé conduit toujours à transmettre de fausses informations.
Il y a plusieurs fausses affirmations dans votre article publié lundi 22 septembre:
– « On pue le fric » : la Techno Parade est organisée par Technopol, une association à but non-lucratif qui, depuis 1996, travaille toute l’année pour la défense des acteurs électroniques. La Techno Parade demeure l’une des rares parades techno non commerciales au monde. La plupart des parades techno sont des productions commerciales.
– « NRJ est partout » : ce média n’était pas partenaire de l’édition 2008 et n’avait aucune visibilité sur la parade. Comment Lucie Sernin a fait pour voir NRJ ?
– « La publicité est partout et le défilé rassemblait plus de cent DJ payés et sélectionnés » : la quasi-totalité des artistes sont bénévoles à l’exception de la demi-dizaine d’artistes européens programmés sur le char de la Saison Culturelle Européenne. La publicité est strictement encadrée par Technopol qui interdit, à de très rares exceptions près, aux chars participants d’y avoir recours. Ce sont majoritairement des associations et des passionnés qui organisent les chars, des collectifs d’amateurs qui sont animés par la fête, ce moment de partage qu’on aime tous. La Fête de l’Humanité pratique une entrée payante, a des publicités 4x3m de marque d’alcools, des partenaires comme TF1 et produit aussi des artistes connus et payés comme Johnny Hallyday, artiste qui n’appelle pas pourtant à voter PCF lors des élections. Est ce que la Fête de l’Huma «pue le fric « ? Doit-elle être taxée de «récupération commerciale» parce qu’elle est obligée d’avoir recours à des sources de financement pour avoir lieu ? Technopol s’interroge et vous pose la question.
De plus, votre article souligne que la Techno Parade « a surtout définitivement tourné le dos à ses revendications libertaires ». Cette affirmation est déplacée, la politisation de la techno a conduit à la gestion par le ministère de l’Intérieur des teknivals depuis 2002. Ces grands rassemblements festifs ont été victimes de la politique sécuritaire du gouvernement Jospin en mai 2002, suite à l’amendement du député UMP Thierry Mariani en 2001. La Loi Sécurité Quotidienne a tué la free party, mais pas Technopol qui a attaqué en Conseil d’État le décret d’application au nom de la liberté d’organisation et de manifestation. Bizarrement, votre journaliste était beaucoup moins sarcastique à ce moment-là pour défendre son idéal libertaire.
L’utopie techno a peut-être été guidée de 1995 à 2002 par la théorie d’Hakim Bey portant sur les Zones d’Autonomie Temporaire (les fameuses « TAZ », sic). Lucie Sernin a du mal le lire. Ce ne fut là qu’une béquille idéologique que les technoïdes n’ont pas compris. C’est peut-être là le regret des personnes interrogées, elles regrettent un passé plus engagé qui n’a pas existé.
Alors que Lucie Sernin critique du trottoir où elle ne s’est pas rendu pour mener son enquête, l’association Technopol agit pour la visibilité de la culture électronique (house, techno, hardcore, minimale, break, trance, jungle, electronica…) par une grande fête populaire éco responsable, la seule à ce jour (à quand un 1er Mai eco conçu ?), non commerciale, gratuite, citoyenne et d’une grande mixité sociale.
La journaliste souligne que le but de la Parade a été « atteint ». Faut-il alors disparaître ? D’après les propos rapportés, la Techno Parade ne plait pas à ceux qui conjuguent la techno au passé. Ceux là ne voient pas que la parade permet des négociations sur le terrain pour convaincre des élus ou des préfets à autoriser des manifestations électroniques, qui font encore peur ! La techno n’est pas à l’abri d’un retour en arrière (cf. amendement Mariani).
Votre quotidien rapporte des propos de spectateurs déçus, nostalgiques d’un temps ancien où les technoïdes se prenaient par la main pour lutter contre l’oppression. Comment la journaliste a fait pour trouver des personnes aussi aigries ? L’Humanité n’en est pas à sa première critique sur la techno. Mardi 15 juin 1993, le quotidien titrait déjà « les raves, ces drôles de fêtes » le même jour où Libération célébrait par une rave à la Grande Halle de la Villette ses 20 ans. Un des articles se nommait même « la musique techno a ses rites, ses chefs et ses croix gammées »… Est ce que Charles Pasqua, alors Ministre de l’Intérieur, avait donné l’idée de l’article à vos anciens collègues ?
L’association Technopol espère que la rédaction de l’Humanité aura la grande humanité de publier ce droit de réponse et vous invite à un débat public pour discuter des différents griefs de votre journaliste avec les adhérents de Technopol.
Le Conseil d’Administration de l’association Technopol, Paris, vendredi 26 septembre 2008.
Bravo Christophe, je te reconnais bien là. Des premières heures de l’électro à aujourd’hui, tu n’as perdu ni ta verve, ni ta plume, ni ta passion… laisse lucie faire…:) « in the begining there was Vix and Vix had a groove… » best vibes. lionel
Cher Technopol
Il est toujours décevant de se heurter à la mauvaise foi de ceux qui n’acceptent pas la pluralité des opinions. Je suis Lucie SerVin, ancienne stagiaire à l’humanité et technophile. Le stage que j’ai effectué dans ce journal a duré deux mois, il est donc tout à fait déplacé de rapprocher cet article d’un papier publié en 1993 car à cette époque là je n’avais que dix ans. Cela explique également le temps que j’ai mis à vous répondre car votre réaction ne m’avait pas été communiquée. Cet article engage ma responsabilité entière et assumée. J’ai le courage de mes opinions et je les exposerai toujours librement en toute conscience professionnelle.
Votre réponse m’honore dans votre acharnement consciencieux à vouloir corriger l’intégralité de mes quelques signes calibrés et raccourcis dans un feuillet. L’article a d’ailleurs été coupé à cause d’un manque de place sur la page, et d’une certaine indifférence de mes supérieurs face à l’évènement. C’est pourquoi quand j’évoque un « but atteint » vous n’avez pas saisi la dimension ironique de mon propos. Je m’excuse cependant pour l’exemple de NRJ qui m’a été cité par une des spectatrices et je regrette qu’il soit inapproprié. Il n’enlève pourtant rien à la gigantesque plateforme publicitaire qu’est devenue votre technoparade. Un petit tour sur le site de Technopol suffit pour se donner une idée de la place que vous donnez aux sponsors et de cette stratégie commerciale que vous avez fait votre. (http://www.technopol.net) Les internautes pourrons y lire : « Les marques sont les bienvenues à la Techno Parade qui dispose d’une grande expertise en la matière. Plus de 300 000 personnes en moyenne, un parcours unique au cœur de la capitale, des retombées médiatiques exceptionnelles. » Il s’ensuit une belle leçon de marketing digne d’une école de communication sur l’extraordinaire visibilité commerciale de l’événement avec la présentation de quelques hauts faits comme la grande roue érigée place de la Bastille par Danette partenaire en 2006 pour que « tout le monde s’élève pour Danette ! » en accès libre. Un grand moment de Techno en effet, on s’en souviendra ! Vous me posez la question du financement, un projet moins ambitieux peut conduire à des résultats plus réussis, les répercussions du sponsoring et de la publicité auraient pu également être mieux répartis sur l’ensemble des participants et la sélection à la participation plus ouverte.
Ce qui est inacceptable de votre part est de refuser toute opinion négative sur votre prestation et de dérouler une rhétorique bien rôdée sur la stigmatisation du mouvement techno. Les organisateurs d’un événement n’ont pas le monopole de sa couverture même si dans un sens, je vous comprends ; vous avez les yeux rivés sur votre création et sur l’énorme travail que représente l’organisation pragmatique d’une telle manifestation. Votre mépris vous égare cependant et vous vous livrez à un véritable procès d’intention sur une prétendue politisation que j’aurais prêtée au mouvement techno. Pour couper court à vos préjugés affichés sur L’Huma où les journalistes ne sont pas tous des communistes, il n’a jamais été question d’imaginer vos DJs reprendre l’international!. Je me méfie en revanche plus sérieusement de vos revendications apolitiques et de votre idéologie bien pensante. Je trouve les cérémonies symboliques en partenariat avec le ministère de la culture proprement ridicules. Vous avez massacré la neuvième symphonie de Beethoven et l’Europe avec, dans le soutien que vous avez porté par votre silence à la présidence européenne de Super Sarko. Au fait où étiez vous le 1er décembre 2007 lors de cette « manifestation revendicative et sonore » où plusieurs sound systems se sont rassemblés pour protester devant le nouveau ministère de l’immigration ? (http://opcoloniale.fr) Pardon, ce n’est pas votre créneau, vous êtes des musiciens bien au dessus de ces sujets triviaux.
Vous dîtes dans les propos recueillis par Laurent Le Pape pour sortir à Paris « La techno parade est le fruit d’une démarche de structuration commerciale (ou pas) et d’une démarche libertaire. » Vous comprenez donc l’objet de ma critique car la dérive commerciale de votre Technoparade est bien réelle et représente une menace pour le milieu associatif des plus petits sound systems. Car c’est bien de la démarche dont il est question, de ce rassemblement constructif que vous avez initié pour revendiquer une identité culturelle et établir un dialogue avec les autorités. Où est passée aujourd’hui la lutte contre la répression des free parties, la clandestinité et les saisies de sons ? Pendant le décret Vaillant- Mariani j’étais de la partie. Je sautillais gaiement devant les enceintes des MSP sur le live de Mariani Sale Pute. Je cultivais en force cet idéal libertaire dont vous vous moquez mais je n’étais pas encore journaliste. Votre association participait en première ligne à ce mouvement mais depuis l’élan s’essouffle et sous prétexte de négociation, la répression n’a jamais été aussi sévère.
Vous avez ainsi ressenti l’aigreur et l’amertume dans mes propos avec justesse. Je ne suis pourtant pas une passéiste, et en aucun cas je n’idéalise un passé qui n’a jamais existé. En simple observatrice, je constate que le message n’est plus le même. La Technoparade a peut être été peu à peu victime de son succès. Une partie des gens qui la soutenaient en ont été exclus de fait, notamment devant les financements et les consignes de sécurité à appliquer aux chars mais aussi par dégoût au profit d’un public beaucoup plus consumériste et beaucoup moins participatif.
Tout le milieu associatif aurait du être présent pour cette édition anniversaire et vous auriez pu donner une place aux plus modestes mais vous avez choisi de concilier l’évènement avec la prestigieuse Saison Culturelle Européenne et les investissements inédits pour cette édition. Dés lors on est bien loin des problèmes concrets rencontrés par les sound systems : l’endettement, les amendes, les saisies, la détresse et la marginalisation consécutive de certains membres des collectifs. Le combat pour une reconnaissance officielle de la musique techno ou des musiques électroniques au sens large était gagné d’avance et n’a jamais été le notre. La musique ou l’art en général s’affirme par lui-même, et le succès de la musique électronique ne doit rien à la Technoparade. Les décorations distribuées par Christine Albanel constituent une manœuvre politicienne (Ce n’est pas propre à la droite mais propre à la gente politique) pour se faire bien voire de l’opinion sitôt que la musique est devenue populaire. Elles sont inoffensives, symboliques et creuses. Mais ce qui est bien plus dangereux c’est la sélection musicale et le prétendu « recentrage artistique » que vous avez fait sur le programme. Sous couvert de qualité, dans une logique de « star system » vous empêcher la mixité et l’échange entre les DJs consacrés, aussi bons soient ils, et les DJs moins connus ou débutants. Vous avez fait de vos chars des estrades où vous toisez depuis votre hauteur, la critique du trottoir que je suis et tous ceux qui vous regardaient passer profondément déçus parce que vous portez atteinte à une revendication fondamentale de ces technoïdes : la libre expression musicale et la création, en insinuant comme critère déterminant une échelle de valeur douteuse. Bien sur, il faudrait nuancer, rappeler la spontanéité de l’ensemble des DJs à soutenir votre défilé, la présence de quelques collectifs qui se sont donnés à fond pour investir dans cet évènement et le rôle de votre action dans la défense des free Parties.
Il n’en reste pas moins que pour moi la Technoparade 2008 s’est vidée de son essence. On organise des concours pour des places VIP sur votre char et la décoration dans le défilé s’est appauvrie de manière consternante. On n’y parle plus des free parties mais des soirées qui prolongent la fête dans les discothèques parisiennes. Ces soirées étaient payantes et en moyenne plus chères soit dit en passant que la vignette de trois jours de la Fête de l’Huma. Enfin vous placardez l’étiquette d’« un événement écologique », en appliquant les consignes éco responsables qu’on retrouve aujourd’hui dans la plupart des festivals. Même si vos efforts sont louables j’espère que vous avez suffisamment de recul critique sur vous-même pour percevoir les limites du concept de « l’éco parade ».
Je souhaite que cette réponse vous éclaire plus précisément sur mes intentions.
Lucie SerVin
Bon désolée pour les fautes j’aurais du mieux me relire…
Cher Technopol
Il est toujours décevant de se heurter à la mauvaise foi de ceux qui n’acceptent pas la pluralité des opinions. Je suis Lucie SerVin, ancienne stagiaire à l’humanité et technophile. Le stage que j’ai effectué dans ce journal a duré deux mois, il est donc tout à fait déplacé de rapprocher cet article d’un papier publié en 1993 car à cette époque là je n’avais que dix ans. Cela explique également le temps que j’ai mis à vous répondre car votre réaction ne m’avait pas été communiquée. Cet article engage ma responsabilité entière et assumée. J’ai le courage de mes opinions et je les exposerai toujours librement en toute conscience professionnelle.
Votre réponse m’honore dans votre acharnement consciencieux à vouloir corriger l’intégralité de mes quelques signes calibrés et raccourcis dans un feuillet. L’article a d’ailleurs été coupé à cause d’un manque de place sur la page, et d’une certaine indifférence de mes supérieurs face à l’évènement. C’est pourquoi quand j’évoque un « but atteint » vous n’avez pas saisi la dimension ironique de mon propos. Je m’excuse cependant pour l’exemple de NRJ qui m’a été cité par une des spectatrices et je regrette qu’il soit inapproprié. Il n’enlève pourtant rien à la gigantesque plateforme publicitaire qu’est devenue votre techno parade. Un petit tour sur le site de Technopol suffit pour se donner une idée de la place que vous donnez aux sponsors et de cette stratégie commerciale que vous avez fait votre. (http://www.technopol.net) Les internautes pourront y lire : « Les marques sont les bienvenues à la Techno Parade qui dispose d’une grande expertise en la matière. Plus de 300 000 personnes en moyenne, un parcours unique au cœur de la capitale, des retombées médiatiques exceptionnelles. » Il s’ensuit une belle leçon de marketing digne d’une école de communication sur l’extraordinaire visibilité commerciale de l’événement avec la présentation de quelques hauts faits comme la grande roue érigée place de la Bastille par Danette partenaire en 2006 pour que « tout le monde s’élève pour Danette ! » en accès libre. Un grand moment de Techno en effet, on s’en souviendra ! Vous me posez la question du financement, un projet moins ambitieux peut conduire à des résultats plus réussis, les répercussions du sponsoring et de la publicité auraient pu également être mieux répartis sur l’ensemble des participants et la sélection à la participation plus ouverte.
Ce qui est inacceptable de votre part est de refuser toute opinion négative sur votre prestation et de dérouler une rhétorique bien rôdée sur la stigmatisation du mouvement techno. Les organisateurs d’un événement n’ont pas le monopole de sa couverture même si dans un sens, je vous comprends ; vous avez les yeux rivés sur votre création et sur l’énorme travail que représente l’organisation pragmatique d’une telle manifestation. Votre mépris vous égare cependant et vous vous livrez à un véritable procès d’intention sur une prétendue politisation que j’aurais prêtée au mouvement techno. Pour couper court à vos préjugés affichés sur L’Huma où les journalistes ne sont pas tous des communistes, il n’a jamais été question d’imaginer vos DJs reprendre l’internationale! Je me méfie en revanche plus sérieusement de vos revendications apolitiques et de votre idéologie bien pensante. Je trouve les cérémonies symboliques en partenariat avec le ministère de la culture proprement ridicules. Vous avez massacré la neuvième symphonie de Beethoven et l’Europe avec, dans le soutien que vous avez porté par votre silence à la présidence européenne de Super Sarko. Au fait où étiez vous le 1er décembre 2007 lors de cette « manifestation revendicative et sonore » où plusieurs sound systems se sont rassemblés pour protester devant le nouveau ministère de l’immigration ? (http://opcoloniale.fr) Pardon, ce n’est pas votre créneau, vous êtes des musiciens bien au dessus de ces sujets triviaux.
Vous dîtes dans les propos recueillis par Laurent Le Pape pour sortir à Paris « La techno parade est le fruit d’une démarche de structuration commerciale (ou pas) et d’une démarche libertaire. » Vous comprenez donc l’objet de ma critique car la dérive commerciale de votre Technoparade est bien réelle et représente une menace pour le milieu associatif des plus petits sound systems. Car c’est bien de la démarche dont il est question, de ce rassemblement constructif que vous avez initié pour revendiquer une identité culturelle et établir un dialogue avec les autorités. Où est passée aujourd’hui la lutte contre la répression des free parties, la clandestinité et les saisies de sons ? Pendant le décret Vaillant- Mariani j’étais de la partie. Je sautillais gaiement devant les enceintes des MSP sur le live de Mariani Sale Pute. Je cultivais en force cet idéal libertaire dont vous vous moquez mais je n’étais pas encore journaliste. Votre association participait en première ligne à ce mouvement mais depuis l’élan s’essouffle et sous prétexte de négociation, la répression n’a jamais été aussi sévère.
Vous avez ainsi ressenti l’aigreur et l’amertume dans mes propos avec justesse. Je ne suis pourtant pas une passéiste, et en aucun cas je n’idéalise un passé qui n’a jamais existé. En simple observatrice, je constate que le message n’est plus le même. La Technoparade a peut être été peu à peu victime de son succès. Une partie des gens qui la soutenaient en ont été exclus de fait, notamment devant les financements et les consignes de sécurité à appliquer aux chars mais aussi par dégoût au profit d’un public beaucoup plus consumériste et beaucoup moins participatif.
Tout le milieu associatif aurait du être présent pour cette édition anniversaire et vous auriez pu donner une place aux plus modestes mais vous avez choisi de concilier l’évènement avec la prestigieuse Saison Culturelle Européenne et les investissements inédits pour cette édition. Dés lors on est bien loin des problèmes concrets rencontrés par les sound systems : l’endettement, les amendes, les saisies, la détresse et la marginalisation consécutive de certains membres des collectifs. Le combat pour une reconnaissance officielle de la musique techno ou des musiques électroniques au sens large était gagné d’avance et n’a jamais été le nôtre. La musique ou l’art en général s’affirme par lui-même, et le succès de la musique électronique ne doit rien à la Technoparade. Les décorations distribuées par Christine Albanel constituent une manœuvre politicienne (Ce n’est pas propre à la droite mais propre à la gente politique) pour se faire bien voir de l’opinion sitôt que la musique est devenue populaire. Elles sont inoffensives, symboliques et creuses. Mais ce qui est bien plus dangereux c’est la sélection musicale et le prétendu « recentrage artistique » que vous avez fait sur le programme. Sous couvert de qualité, dans une logique de « star system » vous empêchez la mixité et l’échange entre les DJs consacrés, aussi bons soient ils, et les DJs moins connus ou débutants. Vous avez fait de vos chars des estrades où vous toisez depuis votre hauteur, la critique du trottoir que je suis et tous ceux qui vous regardaient passer profondément déçus parce que vous portez atteinte à une revendication fondamentale de ces technoïdes : la libre expression musicale et la création, en insinuant comme critère déterminant une échelle de valeur douteuse. Bien sur, il faudrait nuancer, rappeler la spontanéité de l’ensemble des DJs à soutenir votre défilé, la présence de quelques collectifs qui se sont donnés à fond pour investir dans cet évènement et le rôle de votre action dans la défense des free Parties.
Il n’en reste pas moins que pour moi la Technoparade 2008 s’est vidée de son essence. On organise des concours pour des places VIP sur votre char et la décoration dans le défilé s’est appauvrie de manière consternante. On n’y parle plus des free parties mais des soirées qui prolongent la fête dans les discothèques parisiennes. Ces soirées étaient payantes et en moyenne plus chères soit dit en passant que la vignette de trois jours de la Fête de l’Huma. Enfin vous placardez l’étiquette d’« un événement écologique », en appliquant les consignes éco responsables qu’on retrouve aujourd’hui dans la plupart des festivals. Même si vos efforts sont louables j’espère que vous avez suffisamment de recul critique sur vous-même pour percevoir les limites du ce concept de « l’éco parade ».
Je souhaite que cette réponse vous éclaire plus précisément sur mes intentions.
Lucie SerVin
Chere Lucie,
Je vous encourage vivement a mettre en place, l’an prochain, le char de l’Humanite : vous pourrez constater, en vivant l’evenement de l’interieur, que la motivation de ses organisateurs ne s’est guere emoussee, malgre les difficultes et les critiques sans cesse renouvellees.
Que grace a la presence de sponsors, les collectifs « underground » dont vous vous faites porte-parole, en se voyant offrir par Technopol de nombreux moyens logistiques indispensables, peuvent realiser leur chars et montrer ainsi qu’ils existent.
Vous pourrez alors demontrer dans les faits tout votre interet pour la Parade, et aider par la meme occasion, vos lecteurs a prouver que le Parti Communiste non-plus n’est pas mort…
Par ailleurs, quand on a tant de pretention a defendre les valeurs « ancestrales » de la Techno Parade, on commence par respecter l’orthographe de son nom…
Bien a vous,
Lydie
lydie désolé mais je crois que tu n’as pas bien lu l’argumentaire de Lucie Servin qui sait écrire l’orthographe de son propre nom (normalement orthographié dans son article de l’humanitée ainsi que dans sa réponse)
La personne qui a mal orthographie ou n’a guère respecté l’orthographe est christophe qui trop attentif à tenter d’effacer et de démonter les faits avancés par celle ci n’a peut etre pas vu la difference entre un V de vision et un N de nullitée.
bien à vous bonsoir
oui la techno parade pue le fric
la fete de l’humanitée également
ce caractère semble présent dans toutes les manifestations de masse (parceque les gens sont tous des consommateurs et des moutons de la mode vestimentaire, idéologique ou moeursienne qui les sert à se libérer en s’enfermant dans des carcans identitaires)
Le reproche principal fait à cet évènement est d’être inaccessible au tout à chacun ayant envie de faire découvrir ses prestations musicales.
La sélection des sons créant un sorte d’élite décisionnaire, donnant la place ou non à l’évènement (et vu l’argent qui est en jeu venez pas dire que ça pu pas l’argent)il est évident que la libertée n’est plus ce qu’elle était. l’organisation rigide et le passe droit remplaçant l’autonomie.
….et la spontanéitée
Chers Lucie et Utopitek,
Pour tenter d’avancer dans un débat qui peut paraître stérile à certains, celles et ceux qui ont vécu tant l’utopie techno des années 90 que le lobbying des acteurs électroniques, je vous propose de se rencontrer pour discuter.
J’ai avec Technopol tenté par plusieurs fois de faire émerger une parole commune sur les questions imporantes : débats « Y a t il un vote techno ? » en avril 2006 (présidentielles) et sur la fête libre avec le député Jean-Louis Daumont, rapporteur sur la question.
Vous n »étiez pas là, mais si vous êtes motivés pour organiser votre pensée et l’exprimer par une parole libre, alors Technopol peut offrir le cadre d’une telle discussion. Cela ne fait que 12 ans que l’association le fait, contre vents et marées. On continue.
Vos critiques sur la Techno Parade sont trop partiales, vous n’organisez pas de manifestation et vous ne saisissez pas tous les paramètres. Sachez tout de même que Technopol a fait son possible pour aider des initiatives de collectifs techno à monter leur char, demandez à Médecins du Monde, Urban Kaban, Sergueï, Trance Culture par exemple.
Même les organisateurs issus de la free, celles qui ont voulu faire les choses bien ont du trouver un modèle économique pour payer sécurité, secours des personnes, nettoyage, électricité, etc. Sinon, la fête se transforme en grand n’importe quoi car, malheureusement, les gens ne sont pas assez responsables pour éviter que les organisateurs ne pallient pas à leur travers. La vie est ainsi faite, pleine de déceptions, mais les initiatives « multi sons » en Bretagne démontrent qu’une organisation responsable est presque possible.
Cher Utopitek,
Je parlais du nom de la Techno Parade, pas de celui de Lucie !
Où êtes vous contre les saisies des sons du technival du premier mai. Pourquoi ne pas participé à la free parade/Friiiiparade (et oui chez nous ça s’écrit comme on veut) samedi dernier?
vous présumez que je n’organise pas d’événement, qu’en savez vous? Vous qui aujourd’hui préférez les discothèques à la clé des champs….
A bon entendeur,
Lucie Servin
Ma Chère Lucie,
Ne sois pas la Don Quichotte d’un combat dépassé, tu as raison de défendre la liberté, même irresponsable, d’organiser des fêtes où tu veux, comme tu veux et comme tu veux.
Je ne défends rien du tout, tout comme toi je chéris la liberté, du moment qu’elle n’enfreint pas celle du voisin.
Ceci dit, donne moi des infos sur la Friiiparade, ça peut me plaire et tu devrais aller voir Technopol pour proposer tes services, ils en ont besoin.
Mon Cher Christophe,
Le temps s’écoulant, on arrondit les angles et j’apprécie tes nuances.
Mais, pour près d’un million et demi de matériel saisi (enceintes, groupes, machines, disques…), un combat dépassé, tu chipotes!
Il ne suffit pas de chérir la liberté, il faut la prendre.
Pour la free parade je te conseille d’aller faire un petit tour sur les forums,
http://mst-one.forumactif.com/teknival-1er-mai-2009-f44/saisie-des-sounds-system-tekos-2009-post-rserv-au-son-t9748.htm
entre autres…