Report Weather Festival 2014 : « beau fixe »

Beau fixe

Sous le soleil de plomb d’un samedi après-midi de juin, je me retrouve avec mon camarade BNO dans une longue procession entre la gare RER du Bourget et le parc des expositions du coin. Et je me demande tout de même ce qui m’amène ici, bien au-delà de ma zone 2 de confort. On est le 7 juin, le Weather Festival tient sa deuxième édition et aujourd’hui c’est la grosse fête, ou rave comme on ne dit plus.

Il faut dire que l’année dernière, j’ai connu une épiphanie à Montreuil, pendant la soirée principale de la première édition du Weather. Et je veux savoir si la magie peut se renouveler dans un cadre différent, avec encore plus de monde. Dès le quai du RER à Châtelet, la couleur est donnée : des bandes de jeunes gens habillés comme s’ils allaient à Coachella ont l’air aussi excités que mon petit cousin quand on lui parle de Disneyland. Aucun sarcasme de ma part, pour eux la magie a manifestement commencé et ils n’ont même pas l’air défoncé.

Il faut préciser, pour nos jeunes lecteurs, que le parc des expositions du Bourget accueillait déjà de grandes raves il y a vingt ans, une histoire que les organisateurs des Concrete et du Weather connaissent bien. J’étais en âge d’y aller aussi mais encore provincial, donc je ne suis pas là pour comparer. Je constate en tout cas que ce « retour aux sources » n’a pas laissé indifférent les « vieux » que je croise. Avec des points de vue pour le moins contrastés, entre ceux qui sont venus en bougonnant (M. Blot, pour le boulot) et ceux qui ont retrouvé la foi (M. Lestrade, par amour – voir son texte).

Quant à moi, eh bien je n’ai pas renouvelé l’expérience mystique du Palais des congrès de Montreuil. L’ampleur du lieu y est pour quelque chose, l’immense hangar et les scènes extérieures offrant un terrain de jeu si vaste qu’il semblait clairsemé, à l’énergie diffuse. Seul vrai bémol, le son de la scène principale, où jouait Ben Klock en début de soirée, n’est pas optimal, trop sourd et faible.

Reste une évidence, le plaisir d’être là, au milieu d’au moins 20 000 jeunes heureux de danser sur les sets des meilleurs DJs ou producteurs au monde (big up Moodymann !). L’organisation est parfaite, tout est fluide (à part aux food trucks, trop peu nombreux), les personnes qui travaillent sont souriantes, le Musée de l’air et de l’espace offre une toile de fond idoine et les quelques « ramasses » qui ont trop bu/fumé/sniffé/gobé ne gâchent pas l’ambiance. On est sans doute plus près d’un Disneyland des musiques électroniques que d’une rave vintage, mais quand l’esprit est si bon, la programmation si soignée et le plaisir de recevoir si manifeste, ce n’est pas une critique, au contraire…

Tout le monde est beau quand le dancefloor sourit. Tout le monde est beau au Weather Festival.

David Navas

PS : Par soucis d’objectivité, je n’ai pas pris de drogues. Un peu d’alcool, certes.