Le site Bouchayer – Viallet illuminé comme pour un bal masqué, à l’intérieur de la nef, une foule d’amateurs, des inconnu-e-s, des élus assistent à une performance quasi actionniste, les DJs du label et disquaire électronique de la ville envoient du son avec les platines (grâce bons soins de The Hacker), un pince fesse a lieu pour les professionnels et les parisien-n-e-s venu-e-s mis en scène par Matali Crasset, voilà en quelques mots ce que cette image rappelle.
C’était une réouverture après un an de travaux le 21 janvier 2006. J’avais été missionné par DCA pour organiser un séminaire que la délégation aux arts plastiques du Ministère de la Culture ne voulait pas, je m’étais reporté sur la réouverture qui devait être le cadre de ce mystérieux séminaire.
D’ailleurs le délégué (aux arts plastiques, donc) avait déclaré sur le coin d’une table, improvisée centre de conférence, devant quelques directeurs de centre d’art médusés de tant de fougue : « Avez vous fait l’expérience de l’art ? ». Par discrétion, je ne dévoile pas le nom de ce grand homme, toujours entre deux nominations en France ou en Europe.
La paralysie du centre depuis 2014, le licenciement sans indemnités de l’ancien directeur en 2015, dont quelques articles tentent de soutenir le professionnalisme ici, l’arrêt maladie de 15 mois et la démission de directrice qui l’a suivie, puis la prise de conscience que ce Titanic de l’art contemporain, certes un héritage Malraux/Lang, a déjà coulé au fond de la vallée grenobloise depuis plusieurs, rappellent que ce lieu peut être vivant.
Il faudrait juste que les tutelles admettent que rien ne va plus depuis la nomination de l’actuelle présidente de l’association en charge de l’exploitation du centre d’art, qui a été le plus important hors Paris depuis 1986.
La lecture des articles sur le Magasin tournent en rond. Ce n’est pas un centre d’art dont il est question, mais d’une infirmerie, voire d’un asile de fou. Triste.