Gardons la foi (en la chose publique)

Nous avons vécu notre 11 septembre. Ce début d’année est une douleur pour les humanistes, les amoureux de la liberté, les laïcs et tout être humain doué d’un minimum de raison.

La France a eu une déclaration de guerre en bonne et due forme, comme l’affirment certains politiques avec les meurtres de la rédaction de Charlie Hebdo, d’une policière municipale de Montrouge (aux abords d’une école juive) et de quatre otages de l’épicerie casher de la porte de Vincennes. La description des faits par la collaboratrice de Charlie Hebdo est flippante et démontre bien que les deux fanatiques, même si l’un d’eux a des « yeux si doux » (la mort est belle alors ?), exécutent un plan de sang froid. Après les manifestations nationales de compassion générale, que faire ? La peine de mort pour les fanatiques ? Bombarder DAECH ? Adopter notre « Patriot Act » ?

Donc, gardons la foi en la chose publique, en la République, en les autres et en soi.

Et ce ce n’est pas que je suis optimiste dans le genre humain, capable du meilleur comme du pire, que ce billet – vœux sont illustrés par cette création pictographique de mon grand père, André Le Manchec illustrant une vanité (en quelque sorte).

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La tribune de Rama Yade publiée dans Le Monde le 14 janvier 2015 est pleine de bons sens, extrait :

Enfin, la France a cru faire plaisir à sa jeunesse en l’inondant de libertés et en renonçant à la discipline. Et c’est dans des entraînements militaires éprouvants dans les montagnes arides que cette jeunesse supposée paresseuse a trouvé à se réfugier! Les adultes n’ont pas compris ce besoin de discipline et d’autorité lorsqu’ils ont supprimé le service militaire.

Sans vouloir revenir sur la suppression du service militaire, celui-ci offrait un cadre identique pour tous les appelé-e-s (les femmes pouvaient être volontaires) et servait de liant depuis la Révolution. Aujourd’hui, alors que les gouvernements usent et abusent des interventions militaires à l’étranger, l’armée n’est pas le cadre adéquat, quoi que…

Dans un premier temps, généraliser le port d’un uniforme obligatoire dans les écoles publiques pourrait être une idée pour réduire les différences existant entre les élèves. C’est en usage dans énormément de pays et pas simplement dans des pays dictatoriaux. Sparte arrachait les enfants aux familles pour les éduquer. Là l’État arracherait les scolaires aux griffes des distinctions religieuses et soulagerait un peu les familles des coûts prohibitifs des modes, récurrentes chez les ados.

Il ne serait pas inutile non plus de prodiguer un minimum de théologie, un cours sur les religions, histoire de ne pas aussi abandonner les enfants à leur obscurantisme respectif. Dans un État laïc qui ne sait pas accompagner la construction de mosquées indépendantes et qui ne sait pas quoi faire des milliers d’églises vides, ces cours de religion rempliraient un espace que les familles remplissent à leur manière, les écoles confessionnelles se portent bien.

Cet escogriffe d’André Malraux n’avait il pas dit que le XXIème siècle sera mystique ou ne sera pas ?