1988, les Anglais gravent dans le sable d’Ibiza les sillons d’une nouvelle pop culture à coup de beats, DJs, clubs sous les étoiles, full moon parties, etc. 2014, Paris fait la fête et offre une large place à la culture électro.
On dirait que la météo en Ile de France est fâchée contre la rafale de festivals électros des mois de juin et juillet. La saison a d’abord commencé par Marvellous Festival, puis a suivi le Weather Festival orchestré par Surprize début juin. L’offre était énorme : une fête pour 40 000 personnes au Bourget avec une programmation exigeante et tout ce qu’il faut pour contenter le clubber biberonné au Rex Club, une soirée inaugurale avec UR à l’IMA accueillie par Jack Lang, une fête de fin sur l’Île Seguin sous chapiteau avec un plateau de qualité encore une fois remarquable, etc. Après plus de dix ans d’activité et avoir réinventé la nuit parisienne le jour sur leur barge avec Concrete, les deux activistes Aurélien et Adrien peuvent s’enorgueillir d’avoir réussi un énorme pari : satisfecit général avec 35000 entrées, pas de problème particulier à signaler. Il n’y a pas eu d’annulation de dernière minute, juste un changement de site sur le plein air qui a quitté Bobigny pour Boulogne-Billancourt (ce qui a contrarié The Tribes qui devait se produire sur le même site) et surtout pas de raz de marée de commentaires négatifs sur Facebook comme cela a tendance à pleuvoir quand ça se passe mal désormais quand le public n’est pas content, comme ici avec une page résolument énervée contre un organisateur.
Ont suivi The Tribes à la Cité du Cinéma, Lost In A Moment / Haïku au Bourget, Macki Music Festival à Carrières sur Seine, My Electro Family à Mantes la Jolie et la liste des « open air » et sauteries en tout genre est longue.
Cette petite tempête dans le monde merveilleux de l’organisation d’événement aura au moins fait comprendre que le public peut traverser vraiment le périphérique et qu’un équilibre peut exister entre producteurs et exploitants de lieux, qui eux aussi, connaissent une sacrée embellie. Plus de 50% de nouveaux lieux en 2013 par rapport à 2012 selon la préfecture de Police de Paris, quelques lieux clubbing sont annoncés pour la rentrée des classes : un nouveau lieu en face du Showcase par le même exploitant, la clique Sonotown ouvre un lieu rue de Clichy… C’est la fête !
La fête est peut-être gâchée par la fâcheuse tendance des maires, plus ou moins FN, du département du Var à annuler tout ce qui peut ressembler à des rassemblements licencieux et dérangeants pour leur nouvel ordre moral. Les festivals Amne’Zik au Luc et Funky Fest à Fréjus ont été annulés sur décision des maires. Tidal Wave à Néoules à fait les frais de la pression de la préfecture sur le maire, qui n' »a pas autorisé la manifestation. Par ailleurs, le festival Family Piknik est l’objet de l’ire du nouveau maire (ex PS) de Montpellier, comme le démontre ses déclarations aux Inrocks. Technopol monte au créneau, lire le communiqué ici.
Paris et un peu sa région danse pendant que le Sud se prend les pieds dans le tapis (de danse). Évidemment, cela ne concerne ni Saint Tropez où Paris Hilton empoche des cachets mirifiques au Nikki Beach et ni Marseille où rien ne se passe, malgré le travail de certains à éveiller les consciences locales (spéciale dédicace à Lionel Corsini aka DJ Oil). Rendez vous à la prochaine Techno Parade samedi 13 septembre 2014.