Weather Festival s’impose avec sa troisième édition annonçant une fréquentation de 50 000 personnes par jour dans un site sylvestre en plein Bois de Vincennes. En plus de la qualité artistique et du soin mis à la réalisation du festival, un des seuls à rivaliser aux Nuits Sonores et même Nordik Impakt. Et ce sans les mêmes soutiens financiers, logistiques et politiques dont le festival lyonnais peut s’enorgueillir… Le Weather faisait son off à la Gaïté Lyrique jeudi 28 mai 2015 avec une master class de Ben Vedren, un débat avec le Réseau Map, la CSCAD et Technopol et un live arty. Analyse du débat public de cette question politique.
La fête au delà du périphérique dans le Grand Paris / Région Capitale / Paris Métropole. Notez bien la nuance dans les termes de Nicolas Sarkozy, Jean Paul Huchon et Bertrand Delanoë pour désigner le sujet : « nommer, c’est faire exister » disait l’autre. La fête en dehors du périphérique est un marronnier depuis quelques années, peut-être un résultat de tous les efforts mis dans une certaine pétition en 2009.
À l’heure où le projet de loi sur le Grand Paris ne donne pas encore le détail des compétences de cette 6e couche administrative (en plus des mairies, départements, région, Etat, Europe), il eût fallu inviter des députés pour en savoir plus. À la place, l’assistance a eu droit à une suite témoignages d’intervenants rapportant leur activité, mais sans apporter un éclairage nouveau ou différend. Pas de chiffre sur l’activité hors Paris, uniquement le nombre des lieux de nuit à Paris… Pour se faire une idée du problème posé par la création de la Métropole de Paris, qui se substituera en partie aux communes des et départements de Paris, Hauts de Seine, Val de Marne et Seine Saint Denis, sans oublier la Région Ile de France, mieux vaut se référer au site Grand Paris et suivre l’actualité sur Gouvernement.fr… Est ce que la culture et le tourisme figureront dans les compétences de la fameuse « Métropole du Grand Paris » ? Mystère. La Métropole de Paris recrée le fameux département de la Seine, dissous par De Gaulle, et que le projet de loi NOTRe doit dépoter en janvier 2016. Mystère et boule de gomme.
Au delà de cette perspective floue sur le bien fondé de l’action des élus, ce débat a été une réplique jacobiniste de la vie politique française, tout tourne autour d’un centralisme parisien déconcertant. Il n’y avait pas d’intervenant francilien, un seul élu et parisien par dessus le marché, pas de chiffre sur l’activité en Ile de France, uniquement sur Paris. On voit bien que le premier handicap d’un tel débat est de définir le sujet, de quoi parle t on au juste ? « L’occupation du domaine public » était le sujet important du débat. Drôle de façon d’approcher le sujet. Cela tient plus de l’approche free party que du spectacle vivant, la free party fut la grande absente du débat. Frédéric Hocquard, conseiller de Paris en charge de la Nuit auprès de Bruno Julliard, Premier Adjoint la Maire de Paris, rappela combien la nuit est un combat permanent en matière de concertation avec le voisinage, d’autorisation avec les maires (seuls détenteurs des autorisation d’occupation d’espace public et de tenue de manifestation avec le préfet) et les préfectures. Weather en est une bonne démonstration, le spot au Bois de Vincennes ne s’est pas gagné (aux dépens de We Love Green paraît il) facilement.
Espérons que la révolution copernicienne de la nuit va se faire, une nuit équitable pour ceux qui dorment, travaillent et festoient comme l’avait si bien dit Mao Péninou lors des États Généraux de la Nuit en 2009. Pendant ce temps là, les acteurs de la free party ont satisfait 3 de leur 12 revendications. Il reste aux professionnels de se prendre en main et d’avoir aussi un projet à demander aux élus. Il semble qu’il y en a.
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