L’inénarrable Schmitto, de son vrai nom Olivier Schmitt, est un éternel adorateur gonzo de la vie et du chien chien style, avec qui j’ai eu la chance de travailler quand j’étais directeur d’antenne de FG dans les années 90. Il vient de sortir un portfolio sur les kids hallucinants de San Diego et me cite dans une interview donnée à Street Tease.
Il est vrai que les photos d’Olivier démontrent que la marge peut être un style de vie accessible de 7 à 77 ans.
Ça donne du courage. On se sent parfois un peu loin de la normalité terrible qui nous entoure, regarder ces photos, c’est se rassurer sans rejeter ce qu’on a tellement aimé (Las Vegas Parano, My Own Private Idaho et autres films de Gus van Sant, etc.). Cette jeunesse éternelle n’est pas à imiter, elle est simplement là comme un grimoire et doit nous pousser à accepter le temps qui passe, cette fuite de temps contre laquelle tant de poètes ont gémi.
Si vous allez sur la page MySpace du bouquin et que vous farfouillez dans les commentaires, vous pouvez tomber sur une pige TV montrant Guillaume Dustan face à Marc-Edouard Nabe dans une émission de Thierry Ardisson. Notre célérite Schmtito est même cité par Guillaume sur la sexualité anale (oups!). Ce face à face met en scène deux esprits très forts qui se battent sur la sémantique des termes gay, queer et hetero, sur la normalité, sur « l’hétéro fascisme » et sur la banalisation des aspirations des gays à une respectabilité (ce qui hérisse Nabe of course, et moi aussi). Qu’est ce que je préfère Guillaume Dustan à d’autres théoriciens de la pédale ! Cette interview est un chant du cygne, un témoignage magnifique du projet « queer » comme Guillaume l’animait. Il n’y aurait que Caroline Fourest qui me satisfasse par son analyse pertinente.